Aujourd’hui, 85 % des réfugiés dans le monde vivent dans les pays en développement ou les pays les moins avancés. Les schémas de déplacement continuent d’évoluer, sous l’effet de l’interdépendance de l’extrême pauvreté, de la crise climatique et des conflits. Des solutions durables sont difficiles à trouver, ce qui rend le travail de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés encore plus urgent et complexe.
Valentin Tapsoba est le directeur régional du HCR pour l’Afrique australe.
Aujourd’hui, 28 juillet 2021, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, marque le 70e anniversaire de la Convention de 1951 sur les réfugiés, la législation internationale qui est la pierre angulaire de notre mandat.
Il y a 70 ans, l’agence a commencé le travail qu’elle continue aujourd’hui, pour protéger la vie et les droits des réfugiés.
L’asile est un droit humain fondamental. La convention de 1951 a vu le jour afin de sauvegarder ce droit, pour tous, partout. Dans le contexte de guerres, de conflits et de persécutions continus, et de niveaux record de déplacements, la convention et tout ce qu’elle représente restent aussi pertinents aujourd’hui qu’il y a 70 ans. Peut-être encore plus, car le nombre de personnes forcées de fuir dans le monde continue d’augmenter d’année en année.
Presque depuis que l’encre a séché, la convention de 1951 a protégé les personnes forcées de fuir sur presque tous les continents. En Afrique, la décolonisation dans les années 1960 a produit la première des nombreuses crises de réfugiés du continent.
La domination politique et les bouleversements qui ont suivi les coups d’État et les tentatives de coup d’État dans certains des États africains nouvellement indépendants ont également provoqué des fuites, souvent au-delà des frontières.
La Convention de 1951 sur les réfugiés a servi de base à la Convention sur les réfugiés de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) mettant en place la jurisprudence et la pratique des réfugiés pour se développer de manière prévisible et favorable à l’asile. Ce faisant, la convention de l’OUA a cimenté en Afrique le cadre international des réfugiés considéré comme l’accord international le plus généreux et le plus flexible sur la protection des réfugiés. Sa caractéristique la plus célèbre est la définition élargie du réfugié.
Ici en Afrique du Sud, avant même que la règle de la majorité ne soit atteinte en 1994, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés avait déjà établi sa présence dans le pays. Notre premier bureau à Johannesburg a ouvert ses portes en 1991. C’était le premier bureau de l’ONU à être rouvert dans le pays.
Avec l’aide de l’agence, environ 30 000 exilés politiques qui ont fui le régime de l’apartheid ont pu rentrer chez eux.
Nelson Mandela a été étroitement associé à l’agence, avant et après sa prise de fonction. Lorsque l’agence a commencé à négocier avec le gouvernement minoritaire de l’apartheid pour le rapatriement des réfugiés sud-africains, Mandela a personnellement donné sa bénédiction pour que ces négociations se poursuivent.
L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés a également aidé l’Afrique du Sud à rédiger la loi sur les réfugiés de 1998 et le rapatriement librement consenti des réfugiés mozambicains dans les années 1990.
Aujourd’hui, il aide plus de 250 000 réfugiés et demandeurs d’asile en Afrique du Sud et environ 1,1 million en Afrique australe.
Au Mozambique, l’agence a contribué à faciliter le retour de 1,7 million de personnes au début des années 90, avec le soutien de la communauté internationale.
Il a contribué à aider les réfugiés de retour à se réintégrer une fois arrivés chez eux, en distribuant de la nourriture, en fournissant des semences, des outils, des matériaux d’abri et en reconstruisant des routes, des écoles, des centres de santé et des forages.
Au nord de la République démocratique du Congo (RDC), l’impact de deux guerres successives entre 1996 et 2003 a envoyé des ondes de choc dans la moitié de l’Afrique.
Des millions de personnes ont été contraintes de fuir pour se mettre en sécurité dans les pays voisins. Bien qu’un accord de paix ait été signé en 2002, la violence s’est poursuivie dans de nombreuses régions du pays, en particulier dans l’est.
Aujourd’hui, il y a environ 943 000 réfugiés et demandeurs d’asile de la RDC hébergés à travers le continent.
L’environnement opérationnel en RDC est extrêmement difficile. L’impact du conflit continue de rendre l’accès humanitaire extrêmement difficile dans certaines zones.
Malgré ces difficultés, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés est restée et a fourni une protection internationale et des solutions, notamment le rapatriement librement consenti, l’intégration sur place et la réinstallation.
Pour réduire la dépendance à l’égard de la seule aide humanitaire, l’agence encourage l’inclusion des réfugiés dans les systèmes nationaux. Grâce à ses partenaires, il renforce également l’autosuffisance par l’éducation, la formation professionnelle et le soutien aux opportunités de subsistance pour les communautés de réfugiés et d’accueil.
Le 17 décembre 2018, l’Assemblée générale des Nations Unies a affirmé la Pacte mondial sur les réfugiés , un cadre pour un partage des responsabilités plus prévisible et plus équitable, reconnaissant qu’une solution durable aux situations de réfugiés ne peut être trouvée sans une coopération et un soutien internationaux cohérents.
Aujourd’hui, 85 % des réfugiés dans le monde vivent dans les pays en développement ou les pays les moins avancés. Les schémas de déplacement continuent d’évoluer, sous l’effet de l’interdépendance de l’extrême pauvreté, de la crise climatique et des conflits. Des solutions durables sont difficiles à trouver, ce qui rend le travail de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés encore plus urgent et complexe.
Quels que soient les défis, l’agence continue de défendre les droits et le potentiel des personnes forcées de fuir, faisant une différence dans des millions de vies, un réfugié à la fois. Derrière tout ce que nous faisons pour protéger les personnes forcées de fuir se trouve la Convention de 1951 sur les réfugiés, notre épine dorsale et notre mandat. DM